Nadia Vadori-Gauthier développe un travail de composition instantanée qui lui permet d'adapter ses propositions aux espaces et aux circonstances. Elle compose ses propositions selon une méthode de partition. La performance peut être écrite (pièce) ou composée dans l'instant à partir de paramètres pré-déterminés ( performance). Elle engage une relation au lieu et au public.
Sa pratique de danse inclut un travail avec la sensation, l’émotion et l’inconscient, ainsi qu’avec une dimension vibratoire-énergétique qui l’engage à investir des états de perception modifiés. La danse entre en résonance avec différents lieux, leurs empreintes temporelles, énergétiques ou émotionnelles. Elle s'agence aux espaces, un dialogue s’instaure. Le corps dansant se fait le révélateur de l’endroit où il se trouve, comme un sismographe qui tracerait en temps réel les informations qu’il reçoit (images, impressions, sensations...). Ainsi, il s'agit à la fois de danser et d'être dansé par les lieux et les circonstances. La danse devient la manifestation du lien entre le corps vivant et son environnement. Loin de toute narration ou explication linéaire, elle capte et de révèle les énergies d’un lieu sans chercher à leur donner une signification, afin de rendre visible ce qui n’apparaît pas toujours à la perception ordinaire.
L’expérience de canaliser et d’exprimer par la danse des informations émanant des toiles, donne un accès inédit à une expérience de l’art. Cette expérience peut jouer un rôle de médiation entre l’œuvre et sa réception. La connaissance intuitive et singulière qu’elle entraîne est une donnée esthétique à part entière qui peut se partager avec des publics et s’articuler aux textes théoriques et scientifiques d’analyse des œuvres.
Nadia Vadori-Gauthier est artiste et chercheuse associée au laboratoire "Scènes et savoirs" de l'Université de Paris 8. Elle participe dans ce contexte à un axe de recherche sur la création et la médiation au musée. Voir les publications.
MAM de Paris, Robert Delaunay, Rythme n°1, 1938 - Louise Bourgeois, Spider (Araignée), 1995 ©The Easton Foundation / ADAGP, Paris - Pierre Bonnard, Nu dans le bain, 1936.
Centre Pompidou, Francis Bacon, Female Nude Standing in a Doorway, 1972 - Paul Klee, Le Créateur, 1934. Bibliothèque du MNHN,Louis de Monard, Tigre.
Musée du Louvre, Vénus de Milo. Fondation Dubuffet, Jean Dubuffet, Closerie Falbala, 1973, © Fondation Dubuffet/ADAGP, Paris 2017.
Dans le contexte environnemental actuel, il semble important de rétablir une réciprocité entre l'homme et la nature. C'est un enjeu majeur, car en l'absence de ce sentiment de correlation, l'humain ne se sentant pas directement impliqué, saccage la nature et épuise ses ressources.
Les arbres et notamment les arbres remarquables ont une longévité bien supérieure à la nôtre. Ils ont vu défiler les siècles. Si on ne les détruit pas, ils continueront de vivre bien après nous. Contrairement aux hommes, ils gagnent en vigueur avec le temps. Plus ils sont âgés plus ils déploient leur force de vie. Notre époque s'est progressivement détachée d'un sentiment de participation aux rythmes naturels. Nous nous sommes éloignés de la langue des lunes et de la Terre. Nous ne l'entendons plus. La foule est devenue sourde aux voix vibrantes du monde. Pourtant la nature parle si nous savons l'entendre. En dansant avec les arbres, en se mettant à l'écoute de leurs textures, de leurs rythmes et dynamiques internes, il est possible de réactiver une relation au végétal. La danse devient à la fois le vecteur et le signe du lien qui se crée et nous ancre dans la matière vivante du monde.
Nadia Vadori-Gauthier danse régulièrement avec les arbres. Elle propose également des stages qui incluent ces propositions. En tant qu'artiste et chercheuse associée au laboratoire "Scènes et savoirs" de l'Université de Paris 8. Elle participe dans ce contexte à un axe de recherche sur les performances auprès des arbres. Voir les publications.
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Chaillot - Théâtre National de la Danse - 5 juillet 2020
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Biennale de Venise. Durée : 20 min.
"Ce que nous ne savons pas de nous, ce qui se tait, ce qui nous traverse, ce qui se tient en retrait, ce qui n’a pas de mots, comment le dire ? Comment le tracer dans l’espace ? Comment se laisser danser par ce dont on n’a pas idée ? Les pensées du corps, des pierres, des arbres, du vent, sont des chants que nous ne savons pas toujours entendre. Elles sont une musique qui nous entrelace à la matière du monde."
Nadia Vadori-Gauthier développe depuis de nombreuses années une méthode qui travaille en conscience avec l'inconscient et qui intègre dans l'expression artistique des "part informulées" ou "parts d'ombre". L'obscur s'entrelace à ce qui émerge dans les formes mouvantes de la danse. Il s'agit à la fois de danser et d'être dansé par les forces en présence : les lieux, la relation aux spectateurs.
Cette performance peut être programmée dans plusieurs contextes.
Nadia Vadori-Gauthier et Jeanne Alechinsky
Lors de la soirée :"Corps et activisme" organisée par Sarah Trouche chez Alberto Sorbelli, juin 2019
"Hygiène de l’art ou œuvre hygiénique- tentative d’écriture en salle de bain".
Durée modulable : 20 min. à 1 h, selon le contexte.
19 octobre 2016 - Archives Nationales, Pierrefitte.
Pendant cette performance dansée, le public tire au sort des cartes sur lesquelles sont inscrites certaines dates de l’actualité dansées par Nadia Vadori-Gauthier depuis le 14 janvier 2015. Elle danse alors en direct, au son de l’archive sonore correspondante, la mémoire de ce jour-là en partageant parfois à haute voix un détail ou une sensation, permettant de convoquer des fragments de mémoires d’évènements de l’actualité collective.
Performance. Durée 20 min. Avec Isabelle Duthoit, Benoît Lachambre et Nadia Vadori-Gauthier
Les 13 et 14 octobre 2017 au CDCN Atelier de Paris
Création 2017. Solo chorégraphique interactif. Durée 1 h.